Une Lettre qui Secoue la Communauté Haredi
Contexte d’un Message Éloquent
Récemment, un membre influent de la communauté haredi de Williamsburg, Yoyl Landa, a provoqué un bouleversement au sein de la communauté, en adressant une lettre audacieuse au rabbin Yaakov Alter, le chef de la grande hassidout Gur. Cette missive remet en question les valeurs fondamentales de la société haredi, en particulier son rapport avec l’État israélien.
Un Octroi de Pouvoir et de Responsabilité
Le cadre de cet événement s’est déroulé alors que le rabbin rentrait d’un voyage de collecte de fonds à New York, profitant d’un vol en jet privé, gracieusement mis à disposition par Landa, un milliardaire de Brooklyn et membre de la communauté Satmar. Cette situation inédite a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, la lettre étant décrite comme à la fois provocante et pertinente.
Le Message Radical
Dans sa lettre de cinq pages, Landa interpelle l’autorité du rabbin, lui demandant de renoncer à l’approche traditionnellement adoptée par lui et ses ancêtres envers l’État. Il avance que cette dépendance économique à l’égard de l’État israélien positionne la communauté haredi dans une posture d’humilité et d’infériorité, souvent perçue comme celle de « mendiants à la porte » de l’État pour des ressources.
Landa soutient que cette dynamique est absurde et que les Haredim doivent adopter une voie plus autonome, en intégrant des pratiques de travail qui permettraient à leur communauté de subvenir à ses propres besoins. Selon lui, la solution réside dans une rupture claire avec la relation actuelle qu’ils entretiennent avec les socio-économies israéliennes.
Un Réveil des Consciences Haredi
La réaction au sein de la communauté Gur a été immédiate, avec des membres qui ont perçu le contenu de la lettre comme une humiliation et une remise en question de leur légitimité politique. Landa fait écho à des sentiments croissants au sein d’autres secteurs de la société israélienne, qui sont frustrés par le double discours de la communauté haredi, qui critique l’État tout en bénéficiant de ses subventions.
La Crise de Recrutement
Cette inquiétude est rendue plus pressante par la crise actuelle du recrutement militaire, où les représentants haredi semblent prêts à sacrifier des valeurs fondamentales de leur foi pour garantir des ressources financières. Landa propose que, si la communauté désire se distancier de l’État, elle doit le faire en cessant de bénéficier de ses fonds et en prenant en charge son propre financement, plutôt que de s’appuyer sur l’État tout en le critiquant.
Retombées et Perspectives
Ce débat, né de la lettre de Landa, est amené à perdurer. Les questions soulevées soulignent les tensions persistantes au sein de la société israélienne entre la communauté haredi et l’État. Le pouvoir politique des partis haredi en Israël sera forcément mis à l’épreuve à la lumière des interpellations de figures comme Landa.
Il reste à voir si le rabbin Alter répondra à cet appel à l’autonomie ou poursuivra la voie traditionnelle. Les échanges autour de cette question, cruciaux pour l’avenir des relations entre la communauté haredi et l’État, continueront sans doute à faire vibrer les consciences pendant encore longtemps