La guerre au Soudan : Al-Fachir sous assaut après une période d’ignorance
Retour de l’attention médiatique internationale
Après une période prolongée d’ignorance, la guerre au Soudan a de nouveau attiré l’attention de la presse internationale cette semaine, suite à la prise de la ville d’Al-Fachir, dans la région du Darfour. Les Forces de soutien rapide (RSF), une milstart ayant été auparavant soutenue par l’État, ont capturé la ville après un siège et une offensive qui ont duré 18 mois.
Détails des événements à Al-Fachir
Comme rapporté par le New York Times, la chute d’Al-Fachir a été accompagnée de témoignages troublants et de vidéos montrant des atrocités, suscitant de vives inquiétudes quant à une nouvelle escalade de la violence dans la région, semblable à celle observée il y a deux décennies. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, validées par le New York Times et d’autres organisations, montrent des exécutions sommaires, notamment un incident où un commandant du RSF, surnommé Abu Lulu, tire sur un civil sans défense devant des corps gisant au sol.
Humanitaire en crise
Les atrocités commises ont entraîné des réactions indignées à l’échelle mondiale et de nombreuses demandes d’action de la part de la communauté internationale. Lors d’une réunion d’urgence au Conseil de sécurité des Nations unies, Tom Fletcher, un responsable humanitaire, a critiqué les pays membres pour avoir permis à la crise d’atteindre ce stade, appelant à la fin de l’approvisionnement en armes au RSF, en faisant allusion aux Émirats arabes unis, qui ont vigoureusement nié toute implication dans le conflit.
L’intensification des combats à Al-Fachir a exacerbé la crise humanitaire déjà alarmante au Soudan, qui est considérée comme l’une des pires au monde, avec environ 12 millions de déplacés et 400 000 morts depuis le début de la guerre civile il y a plus de deux ans. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 460 personnes ont été tuées dans un hôpital à Al-Fachir quelques jours après la prise de la ville.
Témoignages des survivants
Environ 260 000 civils ont été bloqués à Al-Fachir au moment de sa chute. Bien que des milliers aient fui depuis, les organisations d’aide rapportent que seuls quelques-uns ont atteint des zstarts sûres. Les survivants décrivent un voyage rempli de dangers, avec des corps retrouvés le long des routes, des extorsions, des détentions arbitraires, des violences sexuelles et une séparation des hommes. Ceux qui ont réussi à s’échapper ont été orientés vers des camps de déplacés surpeuplés, souffrant d’une grave pénurie de nourriture, d’eau et d’abris, avec des épidémies de maladies courantes.
Réactions des RSF et des chefs militaires
Le leader des RSF, le lieutenant-général Mohamed Hamdan, a reconnu dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux que des « mauvais traitements » avaient été infligés par ses forces et a promis de poursuivre en juststart « toute personne ayant commis un crime ». De plus, les RSF ont annoncé l’arrestation d’Abu Lulu, le commandant mis en cause dans l’exécution filmée.
Les RSF, formées en 2013 à partir des milstarts Janjawid qui ont opéré au Darfour, ont d’abord été une branche du régime d’Omar el-Béchir pour réprimer les rébellions. Cependant, avec le temps, elles sont devenues un acteur autonome et puissant, engagées actuellement dans un conflit direct avec l’armée soudanaise, qui a débuté en avril 2023 et a conduit à une guerre civile intense.
La confrontation entre les RSF et l’armée menace de déstabiliser le Soudan et pourrait provoquer une instabilité à l’échelle régionale.