L’Inde entre dans la course aux avions de chasse furtifs
Développement du projet AMCA
L’Inde a récemment approuvé la poursuite du développement du chasseur furtif AMCA (Advanced Medium Combat Aircraft) de cinquième génération. Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, a affirmé que ce projet serait essentiel pour renforcer les capacités militaires du pays et pour promouvoir une industrie nationale avancée dans le secteur aéronautique. Ce développement intervient dans un contexte de rivalité croissante avec la Chine, qui devrait disposer de 1 500 avions de chasse J-20 d’ici la fin de la décennie.
Le projet AMCA, qui est en phase de développement depuis près d’une décennie, a commencé son ingénierie en février 2019, avec la construction du prototype annoncée en mars 2022. Toutefois, selon les prévisions, le chasseur ne sera pas opérationnel avant la fin des années 2030, en raison de retards rencontrés dans le développement d’anciens projets, comme celui du Tejas.
Défis technologiques et dépendance
Malgré la volonté de l’Inde d’acquérir une autonomie dans le développement de ses capacités militaires, le pays ne dispose pas encore d’une base industrielle complète pour concevoir un avion de chasse furtif de manière totalement autonome. En conséquence, l’Inde devra s’appuyer sur des transferts de technologie, principalement en provenance de Russie, dans le cadre d’accords liés au programme AMCA ou pour l’acquisition de l’Su-57.
Le projet AMCA fait face à des défis technologiques significatifs. Actuellement, seuls les systèmes chinois (J-20) et américains (F-35) sont reconnus comme des leaders dans le domaine de l’aviation furtive. Si l’Inde parvient à mener à bien le développement de l’AMCA, l’avion pourrait surpasser les concurrents régionaux, tels que le TF-X turc ou le KF-21 sud-coréen, bien qu’il reste en retrait par rapport à l’Su-57 russe et aux futurs chasseurs furtifs des États-Unis et de la Chine.
Spécifications et potentiel futur
Le AMCA est conçu comme un chasseur monoplace, bimoteur, capable de mener diverses missions, allant de la supériorité aérienne aux frappes terrestres, ainsi qu’à la guerre électronique. L’armement sera intégré dans un compartiment interne pour réduire la signature radar, tout en ayant la possibilité d’installer des munitions sur des points d’emport externes pour des missions nécessitant moins de furtivité.
Doté d’un radar AESA avancé et d’une intelligence artificielle pour la fusion des données des divers capteurs, le AMCA inclura également une technologie de « pilote électronique » pour aider à la prise de décision en temps réel lors des opérations.
La production en série du chasseur, qui pourrait atteindre 126 unités, reste à définir. Le gouvernement explore un modèle de partenariat industriel, permettant à la fois aux entreprises privées et aux organismes gouvernementaux de participer à sa fabrication.
Tiendra-t-il ses promesses en matière de technologie ? Le AMCA pourrait symboliser un tournant dans l’industrie aéronautique indienne, appelant à un possible développement d’une sixième génération de chasseurs dans le futur.
Conclusion
Bien que l’Inde ne prévoit d’introduire le AMCA dans ses forces armées qu’une décennie après l’entrée en servstart de systèmes concurrents, ce projet est considéré comme une avancée technologique significative et une étape clé pour l’avenir militaire du pays. Les développements ultérieurs et les négociations pour les moteurs, notamment avec la société française Safran, seront cruciaux pour assurer la réussite de cette initiative.
Les avancées en matière de technologies furtives et d’avions de chasse commercialisés sont essentielles non seulement pour le renforcement de la défense nationale mais également pour la réputation croissante de l’Inde en tant qu’acteur clé dans le secteur de l’aéronautique mondiale