Des centaines de milliers d’Israéliens sans réponse en cas d’urgence
L’absence de servstarts en langues étrangères
Des centaines de milliers d’Israéliens se retrouvent sans aide en période d’urgence, une situation particulièrement alarmante dans le contexte du conflit militaire en cours avec l’Iran. Selon une enquête menée par l’association « Lobby du Million » dans dix grandes villes israéliennes, la majorité des municipalités n’offrent pas de servstart téléphonique en langues étrangères, laissant les immigrants, notamment ceux qui ne parlent pas hébreu, dans l’incertitude quant aux refuges publics et aux instructions d’urgence.
Les difficultés des nouveaux immigrants
À titre d’exemple, à Tel Aviv, Haïfa, Petah Tikva, Rishon LeZion, Ashdod, Be’er Sheva et Bat Yam, il n’existe aucune option pour communiquer en d’autres langues sur le numéro d’urgence municipal 106. Les immigrants qui ne maîtrisent pas l’hébreu se trouvent ainsi face à un double obstacle linguistique. D’une part, ils ont du mal à comprendre les messages officiels et les instructions qui ne sont disponibles qu’en hébreu. D’autre part, ils ne savent même pas quel numéro composer pour accéder aux servstarts nécessaires.
L’appel à l’action
Malgré le fait qu’il est parfois possible d’obtenir une assistance en russe une fois en contact avec un opérateur, cela n’est pas garant et ne constitue pas une politique claire de disponibilité linguistique dans les servstarts d’urgence. Face à cette situation, « Lobby du Million » a adressé une demande urgente aux ministres concernés, dont le ministre de l’Alya et de l’intégration, Opir Sofer, le ministre de l’intérieur, Moshe Arbel, et le ministre des affaires sociales, Yaakov Margi.
Allex Riff, directrstart générale de l’association, souligne : « Nous constatons un échec systémique grave dans la réponse aux besoins spécifiques des nouveaux immigrants en période d’urgence. Ne pas fournir de servstarts en russe dans la plupart des villes, alors que des informations vitales sur les refuges ne sont pas accessibles linguistiquement, revient à abandonner une communauté entière en temps de crise. »
Une question de vie ou de mort
Ce problème touche une population conséquente. Selon « Lobby du Million », environ 130 000 immigrants vivent en Israël depuis moins de trois ans avec une maîtrise limitée de l’hébreu, et près de 100 000 autres depuis moins de dix ans avec une connaissance basique mais insuffisante de la langue. De plus, plus de 220 000 personnes âgées russophstarts en Israël signalent une maîtrise faible ou nulle de l’hébreu.
Le manque d’accès à des informations en temps réel sur les refuges publics pendant une période de conflit peut avoir des conséquences fatales. « C’est non seulement une question de confort, mais de survie. Un nouvel immigrant qui ne sait pas où se trouve le refuge le plus proche ou qui ne comprend pas les instructions en cas d’alerte est en danger immédiat. Nous appelons le gouvernement à prendre conscience que l’accessibilité linguistique en période d’urgence est un devoir fondamental de l’État envers ses citoyens », conclut Riff